Faut il acheter BIO ou PAS BIO pour son empreinte carbone?
2 mois que j’essaye d’écrire cet article!
Tout est nuance de gris. Rien de blanc ou noir. Je cherche à discuter avec tous le monde pour faire évoluer les nuances de gris dans le sens qui me semble meilleur. Les transitions ne se font pas du noir au blanc. Le processus de transformation prend du temps et des étapes successives. J’aime me satisfaire des signaux faibles qui montrent une direction sans stigmatismes ni dogmes.
Difficile d’écrire sur ce sujet clivant pour beaucoup avec d’un coté les défenseurs du bio et de l’autre les défenseurs du modèle conventionnel avec chacun leurs arguments également pertinent.
J’ai donc cherché des faits! Des études qui montrent les avantages des différents modes de culture.
L’ADEME ne propose pas encore de différence d’émission dans l’étude de ses produits. Les moyennes nationales sont connues pour le conventionnel mais les études bio sont locales et difficilement comparables avec des moyennes nationales.
La stratégie nationale bas carbone cite l’agriculture biologique, l’agroécologie et l’agriculture de précision pour réduire l’impact des émissions de l’agriculture qui représentent 19% en France.
Voici les résultats accessibles qui montrent l’impact du bio par rapport à l’agriculture conventionnelle par hectare ou par kilo de produit.
En conclusion de la seule étude que j’ai trouvée sur le sujet, on s’aperçoit de ordres de grandeur et de l’incertitude énorme des Analyses de Cycle de Vie actuelles.
La grande conclusion est que le bio émettrait moins de GES par hectare de culture mais pourrait en émettre plus par kilo de produit en fonction du rendement des terres utilisées. La question du CO2 ne sera donc pas tranché aujourd’hui. On peut cependant voir que si nous avons plus d’espace pour cultiver, nous pourrions avoir des meilleurs résultats que le conventionnel. Il y a donc la question primordiale de la répartition des hectares utilisés pour l’alimentation animale et la quantité d’élevage nécessaire. Résoudre cette question permettra de confirmer la place disponible pour cultiver du bio demandant plus d’espace. Il faudra également définir la surface agricole pour l’alimentation, la surface pour les biocarburants, la surface pour la biodiversité, la surface pour la forêt et faire boucler toutes ces nécessités dans la surface dont nous disposons.
D’un point de vue climat, je n’ai donc pas de certitude de l’avantage du Bio aujourd’hui, tant que des études comparatives pertinentes ne sont pas disponibles.
Le choix du bio se fera alors sur les autres arguments liés à la biodiversité, aux conséquences sur l’environnement, à la santé humaine, aux couts évités par la prise en compte des arguments précédents qui ne sont pas négligeables.
Et comme il n’y a rien de noir ou blanc, il est nécessaire de préciser qu’une conscience grandissante des acteurs du conventionnel aide également à réduire les intrants et qu’ils ont également la raison d’être de nourrir la planète de la meilleure façon dont ils disposent. Vu les discussions que j’ai eu avec les différents acteurs, rien n’est simple…
Ordre de Grandeur du carbone: Se faire livrer ou aller chercher en magasin?
42 Millions de Français font des courses sur internet pour se faire livrer directement.
Est il réellement plus mauvais de se faire livrer ses achats?
Et bien comme toujours: ça dépend!
Si on habite en ville et qu’on fait ses achats sans voiture, ajouter une prestation de livraison augmentera l’impact du dernier km.
Au contraire, si on habite à la campagne et qu’on utilise sa voiture, la différence entre les 2 modes d’achats se réduit.
Le produit acheté doit de toute manière transiter par camion jusqu’à son magasin final ou sa dernière étape de livraison. Le reste du déplacement du produit est alors minime par rapport à la distance nécessaire pour le faire arriver proche de chez vous.
Pour aller plus loin, on peut se poser la question de la pertinence d’acheter en ligne des objets qu’on peut trouver dans nos déplacements réguliers.
Se faire livrer par la poste qui passe par chez vous tous les jours ou par coursier n’a pas non plus le même impact.
Enfin, le point le plus important reste l’impact du produit lui même: Est ce que vous avez vraiment besoin du produit en question? La fabrication du produit, peu importe l’endroit de sa production aura un impact beaucoup plus important que son transport: Faire un effort pour aller acheter le produit peut alors être un rempart contre la surconsommation.
Je considère donc que l’ordre de grandeur en jeu dans cette question ne doit pas demander un arrêt dogmatique de la livraison à domicile, mais amener à la question systématique avant chaque achat:
En ai-je vraiment besoin? Comment m’en passer? #Sobriété
Podcasts: Se former pour la transition
J’ai réalisé la liste des éléments qui m’ont permis de me faire une idée sur les différents aspects de la transition.
Vous trouverez cette liste sur mon site à cette adresse.
Podcasts, conférences, livres, rapports. Je ne compte pas les heures nécessaires à les regarder tous mais je vous les recommande de tout mon coeur. Il n’y a pas de secret, pour se forger un avis, il faut passer du temps. ça permet ensuite d’avoir une vision plus large des sujets et ne plus les étudier en silo.
Vous connaissez la suite d’un bilan carbone?
ACT-pas à pas (pour Assessing Low Carbon Transition) est une démarche internationale portée par l’ADEME pour amener les entreprises à se questionner sur leur résilience, vision, stratégie et plan de transition en ligne avec un monde bas carbone à construire.
Après avoir fait son bilan carbone, l’entreprise entame une transformation par une sensibilisation avancée et une analyse des risques systémiques à prendre en compte ce qui permet d’avoir l’esprit ouvert pour réfléchir au monde qu’on souhaite faire advenir.
Je réalise une première mission avec une entreprise de VERNON dans le cadre d’un projet multi entreprises. Demandez moi des détails!
Merci de m’avoir lu jusque là.
Salut Bertrand,
merci pour les infos.
En complément, je te confie des chiffres que j'ai trouvés très intéressants récemment (et qui montrent, comme tu t'en doutes, que - à l'intérieur des questions que tu soulèves - il y a des nuances de taille en fonction des produits) :
Émissions de gaz à effet de serre du régime alimentaire moyen d’un individu français (hors boisson)
52 % : viandes, poissons et préparations de plats carnés
15 % produits laitiers
15 % légumes, fruits, plats végé
etc.
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2017/04/Un-coup-de-fourchette-pour-le-climat-.pdf
impacts :
84% des impacts écologiques de notre alimentation résultent de la manière dont les denrées alimentaires sont produites : le transport des produits n’en représente ainsi qu’une part marginale.
GES :
seules 13,5% des émissions de gaz à effet de serre de l’alimentation des Français sont imputables au transport des denrées, alors que 67% de ces émissions résultent de la phase de production agricole
https://reseauactionclimat.org/manger-local-permet-il-de-reduire-les-impacts-environnementaux-de-son-alimentation/
Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faut diminuer de plus de 50 % la production et la consommation de produits animaux d’ici à 2050 en France, et de plus de 20 % d’ici à 2030. Cette diminution doit se faire prioritairement sur les produits animaux issus des élevages industriels (élevages intensifs), impliquant notamment une forte concentration d’animaux, une dépendance aux importations pour leur alimentation et peu voire pas d’accès à l’extérieur
https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2021/02/position_moins_et_mieux_21_05_12_ter.pdf
Allez, bises !
Merci pour l'article, effectivement intéressant et pragmatique du point de vue climat. Est-ce que les GES sont les seuls critères? Il ne faut pas oublier également, à rendement ou même émissions GES égales, l'impact sur la biodiversité, autre transition qui nous pend au nez, et probablement la santé (même si là aussi les études ne doivent pas être faciles à trouver).