Celui où on parle du coût du vivre mieux, de la victoire sur le triangle de l'inaction et des voyages en voilier avec Sailcoop
Briser le triangle de l’inaction
Le changement de paradigme nécessaire au retour de l’humanité dans les limites planétaires se heurte au fameux triangle de l’inaction.
Etat, citoyens, entreprises, chacun a une bonne raison de trouver que c’est à l’autre de bouger.
L’état fait ce pourquoi il a été élu avec le moins de vagues possibles, le citoyen achète ce qu’on lui offre et fait ce qu’on lui dit de faire et l’entreprise produit ce qu’on lui demande dans les règles du jeu.
Qui aura le courage de faire le premier pas avec assez de pouvoir pour faire la différence ?
La société civile n’a pas beaucoup de pouvoir et les changements nécessitent des générations. L’état a du pouvoir mais pas de courage pour prendre des mesures encore impopulaires. Reste alors les entreprises qui ont du pouvoir et les entrepreneurs sont connus pour avoir du courage ! Il en faut pour prendre le risque de se lancer dans des projets.
Trois ingrédients pour avoir le courage de se mettre en action :
Le cœur : croire au constat, laisser les conséquences descendre dans ses tripes puis enfin accepter est nécessaire pour se mettre en mouvement et s’engager dans la transition.
Le collectif : appartenir à une communauté nous fait nous sentir soutenu. L’écosystème viendra lever les barrières du dirigeant qui cherche à consolider son projet. Son projet trouvera alors du soutien et une mutualisation possible des efforts pour en assurer la rentabilité.
Le récit : être habité par un scenario enthousiasmant dans lequel notre projet s’épanouira, plutôt qu’imaginer tous les renoncements nécessaires liés à celui-ci.
Ces trois ingrédients se retrouvent dans les communautés en transition.
L’association Kreiz Breizh Transitions en création à Pontivy répond justement à tous ces ingrédients. Travailler sur le cœur des acteurs en discutant du constat et en montant en compétences. La communauté en construction viendra soutenir ses membres dans le quotidien. Le scénario enthousiasmant sera construit ensemble afin de définir un objectif commun à moyen terme collectif et local pour motiver l’ensemble des citoyens à se mettre en mouvement.
Les entreprises qui se regroupent pour travailler ensemble sur leur soutenabilité, vision et stratégie avec la méthode ACT de l’ADEME, créent des petites communautés qui viendront se soutenir dans leurs dynamiques respectives et dynamiser plus largement un territoire. (voir l’exemple de ACT’EURE avec qui j’ai la chance de travailler)
(Post inspiré d’une intervention de Yannick Servant de la CEC)
L’écologie coûte cher!
Je veux démonter cet ancrage aujourd’hui.
Avec tous les bienfaits de la sobriété et d’une nature en bonne santé, il est intéressant de regarder tout ce que les actes ou les produits non écologiques coûtent réellement à la société.
L’agriculture biologique est plus chère que les produits dits « conventionnels ». Serait-ce toujours le cas si on prenait en compte le coût des externalités de dépollution, de santé, de biodiversité et d’utilisation d’eau induits par les produits standards ?
Tous ces impacts sont actuellement payés par la société sans rentrer dans la comptabilité du producteur. Là encore les co-bénéfices d’une pratique écologique sont nombreux : réduire les coûts pour la société en général.
Une étude de 20201 montre que faire 1km en vélo fait économiser entre 69 et 91 centimes de frais de santé à la société par rapport au même km en voiture en réduisant la mortalité précoce et les comorbidités.
Que de co-bénéfices réalisés par ces kms en vélo ! Moins de pollution directe et indirecte, moins de coûts, moins de circulation, moins de stress, plus de santé, plus de temps de qualité, plus de partage de ressources et d’espace. Ça vaut bien 70 centimes/km ! Sans parler de l’économie pour l’usager de rouler en vélo plutôt qu’en voiture (12 centimes rien que pour l’essence).
Pour continuer sur les voitures, la voiture électrique, que je considère comme un premier pas vers une mobilité raisonnée et non comme une solution, sera également moins cher sur sa durée de vie qu’une voiture thermique (voir article).
D’autres moyens de faire des économies de façon écologique ?
La sobriété ! A chaque action incluant de la sobriété, il y aura des bénéfices financiers : réduire le chauffage, les déplacements, la vitesse, les achats…Mutualiser les objets et les compétences apportera également des économies par l’économie non marchande ou don contre don.
Faire attention à la planète c’est comme faire attention à son budget : plus on dépense, plus on pollue. (quand le coût payé est le coût juste)
A chaque acte d’achat il pourrait y avoir un chiffre en euros et un chiffre en “impact écologique” comme le nutriscore.
L’initiative du compte carbone peut être une solution pour que chacun tienne le compte de son empreinte écologique et qu’une allocation annuelle à chacun donne un « droit à polluer »
La France a un budget annuel d’émissions à répartir entre les citoyens. Chacun peut alors le dépenser comme bon lui semble dans la limite du budget. Si on a besoin de plus une année, on peut en acheter à quelqu’un qui en a moins besoin.
Une répartition financière s’effectue donc naturellement aidant les plus pauvres qui sont plus sobres à améliorer leur niveau de vie.
Si vous souhaitez soutenir cette initiative, vous pouvez signer la pétition pour que le sénat étudie cette mesure fin d’année.
Ordre de grandeur du carbone: le voyage en voilier
Quand le voyage refait partie des vacances…
Vouloir aller en corse de façon responsable n’a eu que des avantages selon moi
Prendre le train jusque Saint Raphael puis le voilier avec SAILCOOP jusque Calvi m’aura pris 9h de train et 18h de bateau dont une nuit à bord.
A la place j’aurai pu prendre le ferry avec un bilan carbone bien plus important ou l’avion avec un bilan 15 fois plus important (500kgCO2e vs 30 kgCO2e)
L’avion m’aurait pris 6 heures de trajet porte à porte sans plaisir.
Avec mon option, j’ai travaillé dans tout mon trajet de train, j’ai fraternisé avec des passagers du voilier, j’ai vu des dauphins et des raies sur le chemin, j’ai amélioré mes compétences de voile, j’ai aperçu la côte d’azur et la corse depuis le large, j’ai apprécié différemment un superbe coucher de soleil, j’ai économisé une nuit d’hotel et je n’ai pas d’autocollant sur ma voiture…
Tout ça pour réellement commencer mes vacances !
PS : Le retour est un peu moins rose. Les éléments naturels nous ont demandés d’annuler le voyage en voilier. Nous sommes rentrés en ferry et j’ai trouvé cela bien moins agréable. Le voyage en voilier nécessite une flexibilité dans le voyage…